La prévention du risque poussières en atelier et sur chantier

ETUDE PROPOBOIS POUSSIERES

Extrait du Guide pratique : La prévention du risque poussières en atelier et sur une chantier.
Source : Artisanat du bâtiment et des travaux publics et paysage – Guide Pratique La prévention du risques poussières en atelier et sur chantier, hors risque amiante – Edition 2020 – Rédigié par l’IRIS-ST en collaboration avec la CAPEB, la CNATP, l’OPPBTP et Secimpac

Les poussières dans le BTP: Tous concernés !

Les poussières sont de fines particules solides et assez légères pour être mises en suspension dans l’air. Invisibles à l’œil nu et généralement inodores, les poussières inhalables sont des particules dont le diamètre est inférieur ou égal à 100 microns (0,1 mm) et susceptibles de pénétrer par le nez ou la bouche dans les voies respiratoires. Les poussières alvéolaires sont encore plus petites (10 microns) et peuvent pénétrer profondément dans les poumons au niveau des alvéoles pulmonaires provoquant ainsi des pathologies respiratoires.

Le risque lié aux poussières, présent pour l’ensemble des métiers du BTP, est parfois ignoré car il n’est pas forcément visible et n’impacte pas immédiatement la santé. Pourtant travailler en présence de poussières peut présenter, en plus d’un inconfort immédiat, des risques pour votre santé et celle de vos salariés. Il faut être d’autant plus vigilant qu’il s’agit d’un risque dont les effets ne sont pas toujours directs. 

Exemple de poussières présentes dans le BTP

  • Poussières de plâtre
  • Poussières de ciment et de chaux
  • Poussières de silice cristalline
  • Poussières métalliques
  • Poussières de bois
  • Les fibres d’isolants (Laine de roche, laine de verre, etc…)
  • Poussières de plomb

Les risques pour votre santé

De manière générale, les poussières sont considérées comme génantes et dangereuses pour la santé. Plusieurs modes de pénétration existent, entrainant sur la santé les possibles effets suivants :

  • Voies respiratoires :
    • Gêne respiratoire, toux irritative
    • Irritations et lésions au niveau du nez (rhinite, sinusite, perforation de la cloison nasale, …) et des bronches (bronchite)
    • Allergies respiratoires (asthme)
    • Maladies respiratoires (silicose, sidérose, fibrose pulmonaire, …)
    • Cancer au niveau du poumon et de la plèvre, cancer naso-sinusiens
  • Voie cutanée :
    • Irritations, démangeaisons, brûlures, eczéma, effets cancérogènes à long terme
  • Voie digestive :
      • Irritations de la gorge, intoxications, brûlures, effets cancérogènes à long terme
  • Yeux :
    • Irritations, larmoiements

Les maladies liées aux matériaux siliceux, aux matériaux contenant du plomb, du fer ou aux poussières de bois surviennent la plupart du temps longtemps après l’exposition (10 ans, 20 ans voire même 30 ans après l’exposition). Elles peuvent apparaître ou s’aggraver après la fin de l’exposition.

Evaluer les risques

Comme pour l’ensemble des risques professionnels, vous devez évaluer le risque poussières ?

Exemples de questions que vous devez vous poser :

  • L’activité de mon entreprise expose-t-elle mes salariés aux poussières ?
  • Si oui, quelles sont les situations de travail qui exposent mes salariés à ces poussières ?
  • À quelle fréquence, quelle durée, quelle intensité mes salariés sont-ils exposés ?
  • Mes salariés sont-ils exposés à des poussières dangereuses : poussières de bois, poussières de silice cristalline, … ?

Cette évaluation doit vous permettre d’organiser et de prioriser vos actions de prévention pour réduire le risque notamment en mettant en oeuvre des moyens de protection collective et en mettant à disposition de vos salariés des équipements de protection individuelle (EPI).

Respecter les valeurs limites d'exposition professionnelle (VLEP) en vigueur

La VLEP d’un produit ou de poussières est la concentration dans l’air que peut respirer une
personne pendant un temps déterminé (généralement 8h = une journée de travail) sans risque pour sa santé.

La règlementation considère deux types de VLEP :

  • La VLEP des poussières totales et la VLEP des poussières alvéolaires qui représentent un mélange de poussières
  • La VLEP d’éléments particuliers à effets nocifs pour la santé

Quelques exemples ->

ETUDE PROPOBOIS POUSSIERES

Les autres VLEP sont indicatives et permettent de fixer un objectif à atteindre dans le cadre de la démarche de prévention mise en place par le chef d’entreprise. Pour vous assurer du respect de ces VLEP, le législateur demande de procéder à des mesurages réguliers du niveau d’empoussièrement au poste de travail en faisant appel à un organisme accrédité.

Etudes réalisées sur les mesures de l'exposition aux poussières de bois

L’étude MESOREM (MESures de vérification des SOlutions REMarquables de la convention poussières de bois signées avec le ministère du travail) réalisée entre 2014 et 2015 en partenariat avec le FCBA8 et l’INRS9 montre que même les entreprises qualifiées par l’INRS de « Major de promotion captation de poussières » ne sont pas en capacité de respecter l’intégralité de la réglementation, notamment le décret du 15 décembre 2009 relatif au contrôle du risque chimique sur les lieux de travail.

L’étude PROPOBOIS (démarche de PROgrès pour la réduction de l’exposition aux POussières de BOIS) réalisée en 2019 en partenariat avec le FCBA8 et l’OPPBTP a pour objectif de caractériser les postes d’usinage qui émettent le plus de poussières de bois, y compris avec des systèmes et des procédures performantes pour la captation des poussières de bois. L’étude montre que les postes les plus empoussiérés, qui dépassent systématiquement la VLEP, sont les postes de débit et les postes de finition. L’étude permet de donner une note par type d’usinage et type de machine sur le risque d’exposition aux poussières de bois et de cartographier le nuage de poussières autour du poste d’usinage ou du poste de production. Cette étude donne également de précieux conseils aux chefs d’entreprise pour améliorer ou créer l’atelier de charpente, menuiserie ou agencement dans le but de se rapprocher de la règlementation. 

Les appareils utilisés par l'OPPBTP pour l'étude ProPoBois

La pompe de prélèvement d’air APEX 2 : Convient parfaitement à de nombreuses applications d’échantillonnage liées à la santé au travail, allant du simple échantillonnage de la réduction du plomb et de l’amiante, aux contrôles d’hygiène industrielle plus spécialisés des poussières, fumées et vapeurs.

L’analyseur de poussière Microdust Pro : pour des contrôles ponctuels et des inspections sommaires, avec l’avantage de voir instantanément quand et où des niveaux de poussière excessifs se produisent.

Le générateur de fumée Tiny CX : Produit une fumée capable de détecter le moindre mouvement d’air.

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